L’activité du Cotopaxi inquiète encore et menace le tourisme local

Alors que les derniers rapports indiquent une pression croissante à l’intérieur du Volcan Cotopaxi, que les tremblements de terres et les éruptions de fumée continuent ces derniers jours, les propriétaires de gîtes touristiques, d’haciendas, et d’agences touristiques près du volcan confirment que l’incertitude quant à une éruption potentielle rend leur situation économique de plus en plus compliquée.

l’Institut de géophysique a rapporté récemment que le nombre de tremblements de terre dont l’origine se trouve a l’intérieur du volcan a augmenté depuis le la mi-septembre, en raison du mouvement du magma et de la croissance de la pression interne.

Le tourisme local menacé

Au niveau de l’économie locale touristique, le propriétaire de l’une des haciendas d’Équateur les plus historiques et pittoresque confirme le nombre de réservations a drastiquement chuté en raison des nouvelles à propos de l’activité volcanique. La plupart des chambres de la l’hacienda La Cienega sont vides aujourd’hui, alors qu’elle est depuis 35 ans, l’une des destinations favorites des touristes du monde entier. Son propriétaire affirme que si la situation ne change pas bientôt, il sera dans l’obligation de licencier des employés et peut-être de fermer l’hacienda. Pour lui, la mauvaise information et la peur sont une grande partie du problème, et il ne fait pas de doute pour son propriétaire que même si l’hacienda se trouve à proximité du volcan Cotopaxi, elle survivra encore à une éventuelle éruption comme elle a déjà survécu à 7 précédentes éruptions au cours de ses 400 ans d’histoire.

Autrefois la propriété de l’ordre des Augustins, la fameuse hacienda est également célèbre pour avoir été la résidence scientifique temporaire de l’allemand Alexander Humboldt lors de ses études d’Amérique du Sud dans les fin des années 1790. La chambre de Humboldt avait une vue directe sur Cotopaxi, à seulement une trentaine de kilomètres de distance.

 

Une crainte justifiée ?

Pourtant, pour un certains nombres de scientifiques, la crainte serait justifiée. Et s’il est vrai que La Cienega a résisté à de nombreuses éruptions, il est également véridique qu’elle est construit sur les ruines provenant d’éruptions antérieures. Dans ces conditions, difficile de blâmer les voyagistes étrangers qui annulent leur réservation par précaution.

La Cienega n’est pas la seule entreprise à souffrir de la situation. C’est toute l’activité liée au tourisme dans la région du Cotopaxi qui en pâtit, y compris les auberges, les voyagistes et les compagnies de transport. Les guides n’ont pas de travail, les cars et les hôtels sont vides.

Les autorités sont conscientes du problème mais affirme ne pas y pouvoir grand chose. Leur première priorité est de protéger les vies en cas d’une éruption.

 

La dernière éruption en 1877

Selon l’IRD, l’institut français de recherche pour le développement basé à Quito, les éruptions du Cotopaxi sont connues de longue date et relativement bien documentées. L’un des risques principaux associés à ses éruptions, sont les « lahars », ces coulées de boues volcaniques provoquées par la fonte de sa calotte glaciaire et le déversement des eaux souterraines présentes sur les flancs du volcan, qui peuvent être dévastatrices dans les vallées densément urbanisées en aval.

La dernière éruption catastrophique du Cotopaxi, qui a eu lieu en 1877, a fait de nombreuses victimes et d’importants dégâts dans la vallée de Los Chillos; au nord du volcan, qui était alors faiblement peuplée. Plus de 300 000 habitants vivent actuellement dans cette vallée, et nombre d’habitations nouvelles sont construites sur les sédiments du lahar de 1877. La vallée de Latacunga, au sud du volcan, est également fortement peuplée et menacée par de potentielles coulées de boues.

A ce jour, outre l’activité sismique importante, l’éruption du Cotopaxi se traduit par des explosions et des émissions de panaches de cendres. Aucune coulée de lave ou formation de lahar n’est observée pour l’instant.