Deux documentaires équatoriens, « El grill de Cesar » de Dario Aguirre, et « La mort de Jaime Roldós » de Lisandra Rivera et Manolo Sarmiento, ont remporté ex-æquo le prix 2014 du meilleur documentaire au festival du Ciné latino de Toulouse.
« El grill de Cesar », de Dario Aguirre
Avec ce documentaire tout en finesse, le réalisateur nous conduit dans sa quête de l’amour paternel : de retour chez ses parents, après quelques années passées en Europe, il souhaite les aider à relancer les affaires familiales, auxquelles il avait délibérément tourné le dos. Il devient le principal appui de son père, Cesar, dans son restaurant-grill d’un quartier populaire.
Le tour de force du réalisateur est de nous faire palpiter pour son destin ordinaire en suscitant le rire au moment où on s’y attend le moins. Un très grand sens de la narration et donc du montage permet à Darío Aguirre de conduire l’intrigue tout en favorisant l’introspection… la sienne et celle du spectateur. Le caractère drolatique du personnage et de la réalisation permettent d’être touché tout en gardant toujours le sens de l’absurde. Y compris quand Darío se transforme en bête de scène…
« En Équateur , le documentaire est plus mature que la fiction » a déclaré le cinéaste dans les médias internationaux.
Bande Annonce de « El grill de Cesar » :
« La mort de Jaime Roldos », de Lisandra Rivera y Manolo Sarmiento
Fruit de sept ans de recherches, ce film retrace la brève présidence de Jaime Roldós, brutalement interrompue par sa mort dans un crash aérien en 1981. Président élu démocratiquement, Roldós chercha à faire abstraction de la pression que les dictatures sud-américaines, guidées par les États-Unis, lui infligèrent afin d’exclure en Équateur, comme dans le reste de l’Amérique, les tentatives progressistes qui auraient pu contrecarrer les intérêts des oligarchies américaines.
Le documentaire, qui replace subtilement les faits dans leur contexte politique continental et mondial, est à ce titre remarquablement éclairant. La question des rapports humains dans le déroulé des événements est abordée avec une grande délicatesse, notamment à travers les positionnements très différents des trois enfants de Roldós.
Ce reportage politique a provoqué en Équateur de multiples réactions, de la réclamation judiciaire au refus de le projeter.
Bande Annonce :
Pour aller plus loin : le palmarès 2014 du festival Cine Latino de toulouse
Merci pour ces infos ! Ca nous permettra de voir enfin des reportages qui changent un peu de ce qu’on nous propose à longueur de journée !!! Bonne continuation !
Je n’avais jamais entendu parlé du président Roldos, comme quoi, on en apprend tous les jours…
Je dois vous avouer que je ne connaissais pas non plus cette période de l’histoire de l’Equateur avant la parution de ce documentaire !
Cesars Grill est passé sur Arte il y a peu, j’ai beaucoup aimé…très subtilk sur le choc des cultures europe-amérique latine !
À cause de la pandémie, on a dû adopter une nouvelle forme du festival habituel. Je n’ai pas suivi la partie qui s’est faite en ligne, mais j’ai assisté aux projections en salle du 9 au 13 juin dernier. C’était une excellente façon d’entamer les vacances, je trouve.