Le volcan Chimborazo plus haut que l’Everest… tout du moins par rapport au centre de la terre !
C’est l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) qui le révèle : le point le plus éloigné du centre de la Terre n’est pas le sommet de l’Everest. En dépit de ses 2 585 mètres de plus que le volcan Chimborazo – par rapport au niveau de la mer – (8848 mètres pour l’Everest contre 6268 mètres pour le Chimborazo) , le mont Everest est plus proche du centre de notre planète que son concurrent équatorien.
La raison ? Elle est simple : la terre n’est pas tout à fait ronde, elle est aplatie au niveau des pôles et boursouflée au niveau de l’Equateur. Ainsi, le long de la ligne de l’Equateur, le rayon de la Terre est plus long d’environ 21 km qu’au niveau des pôles.
#Une coopération scientifique franco-équatorienne
Et c’est une équipe franco-équatorienne qui a confirmé que l’altitude du volcan Chimborazo (6 263,47 m, marge d’erreur : 10 cm !) en fait le sommet le plus éloigné du centre de la Terre, situé à 6 384 kms ! Et si on mesurait classiquement l’altitude des montagnes non pas par rapport au niveau de la mer mais par rapport au centre de la terre, c’est bien le volcan Chimborazo qui serait considéré comme le toit du monde.
Ces résultats ont été obtenus dans le cadre de la 3e mission géodésique franco-équatorienne. L’équipe, composée de chercheurs de l’IRD, de l’Institut géophysique de l’école polytechnique d’Equateur (IG-EPN) et de l’Institut géographique militaire d’Equateur (IGM), était accompagnée de guides de haute montage.
Lors de l’ascension du Chimborazo, les chercheurs ont réalisé la mesure exacte, au centimètre près, du sommet, grâce à une technique de dernière génération, utilisée pour déterminer l’altitude du Mont Blanc : la géodésie . Science qui étudie la forme et les dimensions de la Terre, la géodésie permet de réaliser différentes cartographies, navigations et applications géophysiques.
À noter que le deuxième sommet le plus éloigné du centre de la Terre est celui du mont Huascarán, 6 768 mètres d’altitude, dans la Cordillère blanche au Pérou. Et ce pour… 25 mètres de moins.
#Le 280ème anniversaire de la première mission géodésique française
En 1736, plusieurs scientifiques de l’académie française, dont Mr de la Condamine et Mr Bouguer, partent en Equateur (alors appartenant au vice-royaume du Pérou) pour déterminer la forme de la tarre et confirmer ainsi qu’elle est aplatie aux pôles et boursouflée au niveau de l’Equateur. Cette mission de plus de dix ans, restée célèbre dans l’histoire de la science , et formidablement contée dans le livre de Florence Trystam, a scellé de durables relations diplomatiques entre la France et l’Equateur.
Une seconde mission géodésique conduite par paul Rivet en 1901 avait confirmé ces résultats.