Sur la route entre Cuenca et Guayaquil, équatoriens et expatriés de longue date se souviennent du slalom qu’ils étaient obligés de faire entre les nids de poule, avant de régulièrement devoir se ranger sur l’accotement pour éviter le trafic venant de face et tentant d’esquiver leurs propres nids de poule.
En fonction de la météo, le voyage aura duré cinq à six heures, contre 3 aujourd’hui. La route de Cuenca jusqu’à Loja présentait des conditions similaires et nécessitait près de cinq heures contre un peu plus de 3 aujourd’hui.
Le 2ème meilleur réseau routier d’Amérique Latine
En pourcentage du PIB, l’Équateur est le pays d’Amérique latine qui a le plus dépensé dans la construction des routes depuis 2007.
«L’état des routes est le plus grand changement que je remarque en Equateur», dit Charlie, un expatrié américain qui vit près de Cuenca depuis 2001. «Il y a deux mois, je visitais des amis à Puyo, dans la jungle, et j’y suis arrivé en cinq heures de route. Il y a dix ans, il m’en a fallu 15″.
Et même s’il ajoute qu’il n’est pas forcément d’accord avec tout ce que fait Rafael Correa, il lui donne le crédit d’avoir très tôt compris qu’améliorer l’état des routes était important pour faire avancer les choses dans ce pays.
Une enquête récente menée par une association d’ingénieurs au Mexique classe l’Equateur au deuxième rang après le Chili en ce qui concerne la qualité des routes en Amérique du Sud.
près de 10 000 kms de routes aménagés
Entre 2007 et 2014, l’Équateur a en effet dépensé plus de 8 milliards de dollars pour la construction de routes, soit près de 6 fois plus qu’entre 2000 et 2007, où le pays avait dépensé environ 1,5 milliard de dollars pour les infrastructures routières. Selon le ministère équatorien des Transports et des Travaux publics, 9,706 kilomètres de routes ont été ajoutées ou reconstituées depuis 2007.
Pour les responsables publics des transports, il semble clair que la différence entre un pays en voie de développement et un pays développé est son réseau routier. Cela ne fait pas de doute qu’une infrastructure routière en bon état contribue grandement aux échanges internes du pays, au développement économique et même à la réduction de la pauvreté, l’éducation des enfants ou encore une meilleure efficacité du système de santé. Ainsi les gens ne perdent pas autant de temps pour aller d’un endroit à l’autre et ne sont pas coincés sur le côté de la route avec des pneus à plat.
Le tourisme en bénéficie également et cela se sait de plus en plus que l’Equateur a de bonnes routes pour visiter en toute sécurité le pays. C’est un cercle vertueux qui permet croissance et création d’emplois. Et c’est vrai qu’aujourd’hui, ce serait plutôt les pays voisins, tels que le Pérou ou la Bolivie qui souffriraient le plus de la comparaison avec l’Equateur de l’état de leurs routes et des conditions de transport.
À l’échelle de l’homme, cinq ans ce n’est pas rien (il n’y a qu’à voir la croissance d’un enfant). Donc, c’est assez normal qu’il y eût autant de changement. Et je mettrais ma main au feu pour dire qu’il y a eu davantage de changement ces cinq dernières années.
Je crois bien que la route compte parmi le moyen pour parvenir au développement rapide d’une région, voire d’un pays. De cette manière, il est plus facile de faire circuler tous les produits essentiels et de ne pas isoler la région en fait.
En tant qu’économiste, l’Équateur pourrait devenir encore plus puissant dans la partie de l’Amérique latine, si leurs dirigeants trouvent une solution efficace en ce qui concerne le problème d’insécurité causé par la précarité dans certaines régions.
Malgré le fait que le gouvernement fait des efforts pour le bien de la population dans ce pays. Pourtant, beaucoup de personnes se trouvent encore dans des qualités de vie médiocres, voilà ce que j’ai remarqué pendant mon voyage en Équateur.
Je crois que le plus grand problème avec certains dirigeants, c’est qu’ils ne prennent pas en compte les maux des gens. Oui, les routes ne se mangent pas, mais elles permettent d’approvisionner les différents villages.